NANCY. - Lorsqu'il parle de lui, et c'est rare, car l'homme est d'une modestie louable, David Antoine dit : « vous savez lorsque j'étais cadet ou junior, je n'étais pas un foudre de guerre. J'ai commencé le marathon, il y a cinq ans, tout près de chez moi, à Épinal. Pour mon premier marathon, j'ai réussi 2 h 22'. Je me suis dit que j'avais des aptitudes pour la distance. J'étais assez endurant de nature ».
David Antoine ne s'est pas trompé. Il avait effectivement des aptitudes pour l'épreuve mythique de la course à pied. Et puis à Etival où il se lance vraiment dans l'aventure, il cô-toie à l'époque Bertrand Fréchard (champion de France de cross-country et de semi marathon), Pascal Fétizon ou encore Hakim Bagy (sélectionné olympique).
  La suite, vous la connaissez. David Antoine devient, un des meilleurs spécialistes français. Il est sacré pour la première fois champion de France en 2003 avant d'en remettre une couche l'année suivante en 2004. Deux couronnes qui en demandaient une troisième après que Chopin ait gagné la saison dernière.
           L'ACHM Saint-Dié champion
  David avait donc préparé avec tout le sérieux qui le caractérise, ce championnat de France 2007 même s’il savait qu'à Dunkerque hier, il allait devoir faire avec Samir Baala, le frère d'un certain Mehdi. L'Alsacien parti

devant, allait abandonner au sixième kilomètre.
  Derrière les deux Kenyans Ronoh Jackson (2h15'38) et John NGeno (2h18'37) qui allaient dominer la course mais qui évidemment était hors concours en ce qui concerne le titre national de marathon, Da­vid a couru au train, sans prendre de risques inconsidérés: « j'ai couru au train, sans puiser trop tôt dans mes réserves » a déclaré le nouveau champion de France du marathon qui allait finir troisième et premier français en 2h 20'36 devant Stéphane Chopin (2h21'29) qui rêvait de conserver son titre. Rayonnant de bonheur à l'arrivée, David Antoine (35 ans) a surtout pensé à son épouse Laure et à son bébé qui doit voir le jour en avril prochain: « pen­dant tout le long du parcours, j'ai pensé à eux. C'est important sur une course comme le marathon d'avoir une idée fixe dans la tête pour se motiver, pour se surpasser »"
David Antoine pense t-il à l'équipe de France, à une sélection olympique? « la sélection se fait sur un chrono et non pas sur un titre. Pékin, je n'y pense pas trop mais je suis heu­reux et fier pour ma ligue, pour mon club ».
Son club: l'ACHM section de Saint-Dié qui est rentré du Nord avec le titre national par équipes. Le jour de gloire pour David bien sûr mais aussi Fabien Denis Cuny, Jean-Marc Denys, Philippe Gandon et Guy Gérard. Que du bonheur!
                                      Gilles GAIHIER